OK, ça va sembler facile de monter une photodiode dans une prise BNC, mais c'est justement parce que c'est un truc facile que ça vaut la peine de l'avoir dans la boite à raccords quand on en a besoin. Deux semaines après avoir réalisé, on m'a demandé si je l'avais sur moi... Il faut dire que ça valait le coup surtout parce que j'avais une fiche BNC à monter (ref RS. 304-5258) et surtout la photodiode (Centronic GHI 5.8-7U MK2), qui est en fait une bien chouette photodiode et qui traînait par là.

Quand on utilise une photodiode, on peut la faire fonctionner soit en la polarisant en inverse, ce qui diminue sa capacité de jonction, soit en mode "photovoltaïque", où c'est elle qui génére du courant. Oui, c'est le courant qui est proportionnel à l'éclairement. La tension, elle, reste limité (seuil de la diode). Normalement j'aurais utilisé un ampli-op pour faire un convertisseur courant->tension et ainsi avoir toujours une tension nulle sur la photodiode, mais là dans une prise BNC (à monter sur câble normalement) ça va pas être possible surtout vu qu'il n'y a pas d'alimentation, fantôme ou non. Une simple résistance sera donc utilisée, mais il ne faudra pas prendre n'importe quelle valeur, car plus la valeur est faible et plus on pourra observer des éclairements forts sans atteindre la tension de seuil, mais pour des éclairements faibles on ne verra plus rien... Après deux trois essais, il s'est avéré qu'une résistance de 100KΩ est un compromis satisfaisant. Au sujet des faibles éclairements, il s'avère que avoir la photodiode, métallique et avec sa carcasse à la masse, montée directement dans la prise BNC elle même à la masse permet de beaucoup réduire les bruits électriques extérieurs, on voit bien la différence avant et après montage en poussant le gain de l'oscillo. Assez causé, place aux images maintenant !


Une résistance CMS 0603. C'est suffisament petit.


Souder la pin centrale sur un simple fil, c'est facile...


... mais en souder un autre sur la carcasse, chose pas trop prévue à l'origine, demande de bien chauffer la fiche ! Heureusement, le PTFE résiste bien à la chaleur.


Le temps est venu de tout noyer dans la résine epoxy ! On commence par protéger la partie la plus fragile. On en mettra aussi dans la fiche pour bien tenir la pin centrale, en s'assurant que tout soit bien en place.


... et on se démerde pour bien enrober les soudures où le fil peut casser...


Une fois sec, on remet de la résine et on presse bien le tout ensemble.


La touche finale étant un peu de gaine thermorétractable.


Maintenant, les essais ! Ça, c'est l'ondulation 100Hz résiduelle de ma lampe halogène de bureau...


... une fois la lampe éteinte, nous pouvons observer le rétroéclairage de mon ordinateur portable...


... et le moniteur de ce dernier éteint, on voit de temps en temps les trames IdDA qu'il émet !


Le rétro-éclairage d'un PDA Acer n50. Plus on pousse la luminosité, plus les pulses sont larges.



L'oscilloscope pris en photo avec le flash activé. Suivant les réglages du flash.


Mon laptop sort aussi du S/PDIF dans la prise qui fait "sortie casque", et j'ai mis un bout de fibre plastique dedans jusqu'à la photodiode. Montée comme ça, elle est un peu lente pour cette application (ou alors ils modulent vraiment comme ça ? ça m'étonnerait!) mais on voit le flux binaire si on règle bien le "hold off".


L'idée est venue alors que la photodiode était déportée pour tester la réponse face à une source UV. La lumière de l'oscilloscope analogique est en majorité émise de façon instantanée, donc la trace monte quand le spot passe en face de la photodiode. (Vidéo Youtube)